picto tasse de café
2 bules bleu rose

La réunion : outil de décision ou excuse pour ne pas assumer ?

Dans de nombreuses organisations, les réunions sont devenues un rituel incontournable, parfois dévoyées de leur objectif initial : la prise de décision efficace. Certains managers ont adopté une stratégie plus subtile en utilisant les réunions pour éviter de prendre des responsabilités directes. Ce comportement peut sembler anodin, mais il a des conséquences profondes sur la culture d’entreprise et la productivité globale.
 
Le recours systématique aux décisions collectives, bien que parfois nécessaire, devient un bouclier protecteur pour certains managers. En multipliant les discussions, en consultant constamment les équipes et en créant des « comités de décision », ils diluent leur rôle de leader. Ce phénomène, amplifié par une culture de la réunionite, freine les prises de décision claires et empêche la responsabilisation des acteurs.
 
Cette dilution de responsabilité repose souvent sur la peur de l’erreur ou sur une absence de vision stratégique claire. Le manager se protège en créant un consensus qui, en apparence, donne l’impression d’une décision collective. Pourtant, dans les faits, cette méthode sert surtout à éviter de porter le poids d’une décision risquée ou impopulaire.

Du temps perdu à l’irresponsabilité collective

L’impact de cette approche est double. D’abord, elle ralentit le processus décisionnel. Chaque point doit être débattu, analysé et rediscuté, parfois plusieurs fois. Le temps perdu dans ces cycles finit par peser lourd sur la productivité, et les projets avancent au ralenti.
 
Ensuite, cela crée une culture d’irresponsabilité partagée. Si personne ne se sent responsable d’une décision, il devient plus facile de rejeter la faute en cas d’échec. Cela nuit à l’esprit d’initiative et à la capacité des équipes à se sentir impliquées dans la réussite collective.

Culture du consensus vs. culture de l’action

Cette distinction entre la culture du consensus et celle de l’action est cruciale pour comprendre pourquoi certaines organisations sont plus enclines à utiliser les réunions comme un moyen de diluer la responsabilité.
 
En France, les décisions sont souvent prises après de longues consultations et des échanges approfondis, ce qui peut freiner l’agilité de l’organisation. Dans certains cas, les réunions deviennent un moyen de retarder la prise de décisions difficiles ou impopulaires, sous prétexte de respecter un processus collectif.
 
Aux États-Unis, en revanche, la culture managériale est davantage axée sur la prise de décision rapide et l’accountability. Les réunions y sont plus courtes et davantage orientées vers des actions concrètes. La responsabilisation individuelle est valorisée, et les managers sont encouragés à assumer les résultats de leurs décisions, qu’ils soient positifs ou négatifs. Cette approche renforce l’agilité des organisations et limite les comportements d’évitement par excès de réunions.
La culture du fail fast, largement répandue dans les entreprises américaines, pousse les managers à agir rapidement, même si cela implique de se tromper, afin d’apprendre et d’ajuster le tir plus vite.

L'importance d'une culture d'entreprise claire

Pour éviter les dérives, il est crucial de mettre en place une culture d’entreprise basée sur la responsabilité. Les réunions doivent redevenir des lieux de décision où chacun sait exactement quel est son rôle et ce qui est attendu de lui. Le manager, en tant que leader, doit incarner cette responsabilité et montrer l’exemple en assumant les décisions difficiles.
 
Pour cela, il est important d’établir des méthodes de réunion plus structurées. Cela inclut la fixation d’objectifs clairs avant chaque rencontre et la désignation explicite des responsables pour chaque action. En structurant les réunions autour d’un ordre du jour précis et en évitant les discussions non productives, il devient plus facile d’atteindre des résultats concrets et de responsabiliser les participants.
 
De plus, une culture d’entreprise claire ne se limite pas à des méthodes de réunion efficaces. Elle doit également encourager la prise de responsabilité à tous les niveaux. Les collaborateurs doivent sentir qu’ils ont la capacité et la liberté de prendre des décisions et d’assumer les conséquences de leurs actions.
Cela crée un environnement où les initiatives individuelles sont valorisées et où l’erreur est perçue comme une étape nécessaire à l’apprentissage, et non comme une faute à éviter.

Solutions pratiques pour éviter la dilution de la responsabilité

Mettre en place des outils pour optimiser les réunions peut également s’avérer précieux.
 
Une solution comme Supermonday aide les organisations à prioriser les réunions essentielles et à s’assurer que chaque participant repart avec des actions claires à mettre en œuvre.
D’un côté cela permet de réduire le nombre de réunions inutiles et de l’autre de s’assurer que chaque rencontre a un véritable impact sur la productivité.
 
Les managers peuvent également adopter des pratiques pour éviter de tomber dans le piège des réunions excessives. Parmi celles-ci :
  • Limiter la durée des réunions : une réunion trop longue perd souvent en efficacité. En fixant des durées plus courtes, les équipes sont incitées à aller droit au but et à se concentrer sur l’essentiel.
  • Clarifier les responsabilités : après chaque réunion, chaque décision doit être accompagnée d’un plan d’action précis, avec des responsables identifiés pour chaque tâche. Cela évite les malentendus et la dilution de la responsabilité.
  • Éviter les réunions récurrentes inutiles : beaucoup d’organisations planifient des réunions hebdomadaires ou mensuelles sans se demander si elles sont toujours nécessaires. Un audit régulier du calendrier des réunions permet de supprimer celles qui n’apportent plus de valeur ajoutée.

Conclusion : la réunion comme levier de responsabilité

Les réunions, si elles sont bien utilisées, restent un outil puissant de coordination et de prise de décision collective. Cependant, mal utilisées, elles peuvent devenir un espace où la responsabilité se dilue et où les décisions sont continuellement reportées.
 
Pour éviter cela, les organisations doivent repenser leur culture des réunions et encourager une prise de décision rapide, claire, et surtout, responsable.
 
En renforçant la responsabilisation individuelle, en limitant le nombre de réunions inutiles, et en adoptant des outils comme Supermonday pour optimiser leur gestion, les entreprises peuvent éviter de tomber dans le piège de la réunionite et améliorer significativement leur productivité.
 
Il est temps que les réunions redeviennent ce qu’elles devraient être : un lieu de prise de décisions, et non un refuge pour éviter d’assumer.

Rédigé par

Partager l'article

Sébastien Saint-Cricq

Sébastien Saint-Cricq

Partager l'article

Dans la même catégorie

image décoration 3 bulles