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Déployer l’IA en entreprise : un enjeu humain au-delà d’un défi technique

Aujourd’hui, le mot « IA » est partout. Dans les comités de direction, les réunions informelles et les discussions à la machine à café. Sur les plateaux télé et dans les cours d’école aussi.

Les avancées sont rapides et les actualités nombreuses. Sans aucun doute, l’intelligence artificielle va continuer à gagner du terrain, dans nos vies comme dans les entreprises.
La question n’est donc plus « Faut-il y aller ? », mais « Comment déployer intelligemment cette technologie ? ». Même si la prise de conscience est quasiment totale parmi les dirigeants, la mise en œuvre concrète d’une stratégie IA reste encore balbutiante dans bon nombre d’entreprises françaises.

La majorité des entreprises en sont encore à l’observation ou à l’expérimentation

Selon un baromètre réalisé par Unow en septembre 2024, seules 11 % des entreprises françaises sont à un stade avancé du déploiement de l’IA, avec des outils intégrés et des process en place. 35 % en sont au stade de la découverte : premières expérimentations, chartes de bonnes pratiques… mais une approche encore prudente. 45 % sont encore en phase d’observation, sans position claire ni politique définie.

Ces chiffres reflètent ce que nous observons chez Supermonday : DG, DRH, DSI ou managers s’accordent sur l’importance du sujet, voient les usages émerger, mais peinent encore à définir une stratégie partagée.

Une incompréhension fréquente : il ne s’agit pas de « déployer l’IA » mais d’encadrer un usage déjà présent

Dans bien des entreprises, on réfléchit à la manière d’implémenter l’IA, comme s’il s’agissait d’un futur projet. Pourtant, dans les faits, l’IA est déjà là.

Avec des outils grand public comme ChatGPT, Mistral ou Gemini, de nombreux collaborateurs ont déjà commencé à intégrer l’IA dans leur quotidien – souvent de manière spontanée, sans attendre l’initiative de l’entreprise.

Certaines études estiment que 50 à 70 % des salariés utiliseraient l’IA générative dans leur travail, sans en avoir parlé à leur hiérarchie. Ce phénomène, qu’on appelle « shadow IA », montre bien la réalité de l’enjeu : il n’est pas d’initier ou de freiner ces pratiques, mais de les comprendre, les accompagner, et construire collectivement un cadre clair, partagé, évolutif.

Une transformation à co-piloter par les DRH et les DSI

Les DSI : arbitrer les choix techniques et de sécurité

Les directions SI ont un rôle clé à jouer, notamment sur les décisions suivantes :

  • Faut-il opter pour des outils grand public (achat de licences ChatGPT, Mistral…) ou privilégier des solutions déployées en interne, dans un environnement sécurisé (ex. Copilot, solutions sur mesure) ?
  • Doit-on généraliser un outil unique transversal ou choisir des outils spécialisés par métier ? (par exemple l’extension IA d’un outil déjà utilisé pour le reporting)
  • Quelle stratégie permet de rester pertinent, à la pointe, tout en maîtrisant les coûts ?

Ces arbitrages techniques sont structurants. Mais ils ne sont qu’une partie du sujet.

Les DRH : porter les enjeux humains, culturels et stratégiques

Du côté des ressources humaines se posent également des questions essentielles qui vont structurer l’organisation du travail demain et la place de l’humain :

  • Sur quels métiers veut-on prioriser les usages de l’IA ? Où est sa valeur ajoutée ?
  • Comment former aux bons réflexes et développer l’esprit critique des équipes, pour ne pas perdre en compétences et en capacité de réflexion ?
  • Comment anticiper les transformations d’emplois, créer des passerelles, adapter les parcours et construire une stratégie d’évolution des compétences ?
  • Où veut-on conserver de l’humain, même si l’IA pourrait techniquement faire le travail ?

 

Car c’est bien là le cœur du sujet : l’IA pose une question essentielle sur la place de l’humain dans l’entreprise.
Pas seulement pour des raisons de productivité ou de performance, mais pour ce qu’il incarne en termes de valeurs, de relation client, de culture interne, d’innovation, de différenciation.

Une réflexion collective à entamer sans attendre

Pour réussir cette transformation et en faire un levier stratégique, il est essentiel d’engager dès aujourd’hui une réflexion collective, structurée et progressive :

  1. S’ACCULTURER ET S’APPROPRIER LES ENJEUX LIES A L’IA : sensibiliser les équipes, fournir un socle de connaissances commun, explorer les usages et expérimenter les différentes postures par rapport à l’IA par la pratique.
  1. ANTICIPER ET DEFINIR LES CHAMPS D’ACTION PRIORITAIRES : identifier de manière collective les champs d’application en lien avec les enjeux métiers, et prioriser les usages prioritaires
  2. ANALYSER LES IMPACTS RH : anticiper les effets sur les compétences, les métiers, les mobilités internes, les plans de formation.
  3. ACCOMPAGNER LA TRANSFORMATION DES METIERS ET EMBARQUER LES INDIVIDUS : mettre en place des formations, une gouvernance, des chartes d’usage, une stratégie d’embarquement.

 

Chez Supermonday, nous sommes convaincus que la réussite de cette transition repose sur l’engagement des DRH, en tant qu’architectes du changement. En collaboration avec les DSI et les experts métiers, ils ont un rôle central à jouer pour orchestrer cette mutation.

Notre conviction : l’IA ne doit pas être uniquement un levier technologique, mais un puissant moteur de création de valeur humaine.
C’est dans cette perspective que nous accompagnons les organisations à chaque étape de leur transformation.

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Florence Hirondel

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